Le Sommet mondial pour l’Action sur l’IA
Les 10 et 11 février 2025, le Grand Palais à Paris a accueilli le Sommet Mondial pour l’Action en matière d’Intelligence Artificielle (IA), rassemblant des experts et des décideurs de tous horizons.
À la suite des précédents sommets tenus au Royaume-Uni et en Corée du Sud, la France a organisé à Paris le Sommet pour l’Action sur l’IA les 10 et 11 février 2025, avec la co-présidence de l’Inde. Les avancées technologiques en matière d’IA offrent également des opportunités extraordinaires dans le domaine de la sécurité. Le Sommet pour l’action sur l’IA a donc pris des mesures concrètes pour promouvoir une IA sûre et sécurisée, en fournissant à tous des outils de remédiation face à ces risques.
Près de 100 pays et plus de 1000 participants du secteur privé et de la société civile de tous les continents ont pris part à ce rassemblement international.
Cette stratégie globale se fonde sur trois axes majeurs : la science, les solutions et les normes.
Pour que cette avancée technologique profite à tout le monde, il est essentiel d’assurer une évolution responsable et éthique, mettant la confiance au centre de son expansion. Effectivement, l’IA suscite des questions majeures de sécurité et de sûreté, comme l’ont clairement démontré les sommets de Bletchley Park (Royaume-Uni – novembre 2023) et Séoul (Corée du Sud – mai 2024).
Que l’on envisage les risques les plus extrêmes ou les dérives déjà perceptibles, une gestion résolument ambitieuse des facteurs de confiance en l’IA s’avère donc nécessaire à l’échelle mondiale. L’intelligence artificielle (IA) est une avancée technologique sans limites qui promet d’importants bouleversements en modifiant radicalement notre société, tout en dévoilant des possibilités inédites dans divers secteurs. Dans cette perspective, l’intelligence artificielle représente un défi scientifique, économique, culturel, politique et citoyen qui requiert une communication étroite entre les gouvernements, les chercheurs, les entreprises, les créateurs et la société civile. Ces discussions devraient faciliter l’adaptation et la préparation collective de l’entreprise face aux changements induits par l’IA.
Des investissements significatifs ont été déclarés.
Selon une étude publiée début février par Sopra Steria Next, cabinet de conseil de Sopra Steria, le marché de l’IA générative a doublé en 2024 et pourrait atteindre ou même dépasser les 100 milliards de dollars d’ici 2028.
L’IA s’est imposée comme une nécessité. Cependant, la France (et également l’Europe) doit maintenir son indépendance face aux États-Unis et à la Chine, sinon elle risque de devenir tributaire. C’est le cas actuellement avec les GAFAM.
Dans ce cadre, le sommet de l’intelligence artificielle se présentait comme un jalon significatif pour réévaluer les règles et les défis.
Et l’Europe ne doit pas et ne souhaite pas manquer le coche. Emmanuel Macron a déclaré « Nous avons le meilleur écosystème en Europe », à la fin de la première journée de cet événement.
Il s’est aussi engagé à accélérer les processus, en particulier pour la mise en place de datacenters indispensables au fonctionnement des modèles d’intelligence artificielle.
Les parties prenantes, comprenant la Chine, la France et l’Inde (également co-hôtes de l’événement), ont aussi plaidé pour un renforcement de la gouvernance de l’IA, en soulignant le besoin d’un « dialogue global ».
Elles ont aussi insisté sur l’importance d’éviter « une concentration du marché » afin de rendre cette technologie plus accessible.
« Assurer la durabilité de l’intelligence artificielle pour les populations et la planète » est également mentionné parmi leurs objectifs prioritaires.
Dans ce cadre, la mise en place d’un observatoire dédié à l’impact énergétique de l’intelligence artificielle, dirigé par l’Agence internationale de l’énergie, a été annoncée lors du sommet. De plus, une coalition pour une IA durable a également été constituée, visant à rassembler les principales entreprises du domaine.
Une autre annonce marquante est un investissement de 300 milliards de dollars dans l’IA, démontrant principalement que la France et l’Europe sont déterminées à se mesurer aux États-Unis et à la Chine.
Toutefois, la question de la sécurité des données n’a pas été négligée. Cependant, la déclaration finale s’est simplement contenue à « prendre note » des engagements volontaires en ce qui concerne la sécurité de l’IA, une subtilité du langage diplomatique…
« Il est nécessaire de poursuivre l’élaboration d’une gouvernance mondiale de l’intelligence artificielle », a affirmé Emmanuel Macron lors de la conclusion de l’événement.
Le 11 février, lors du Sommet pour l’action sur l’IA à Paris, la déclaration pour une intelligence artificielle « ouverte », « inclusive » et « éthique » a été publiée. Cependant, les États-Unis et le Royaume-Uni n’ont pas signé cette déclaration qui a été acceptée par 61 autres pays.
Le rêve de briser les monopoles de l’IA est encore loin d’être concrétisé…